Une enquête sur le bien-être des chevaux au Canada révèle quelques surprises

Comment les membres de l'industrie équine décriraient-ils le bien-être des chevaux canadiens? Selon eux, quels chevaux sont les plus à risque ? Et selon eux, qu'est-ce qui menace le bien-être des chevaux ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions auxquelles une équipe de recherche de l'Université de Guelph s'est attachée à répondre. En 2015, l'étudiante à la maîtrise, Lindsay Nakonechny, avec le soutien de la superviseure Dr Katrina Merkies et de l'étudiante au doctorat Cordelie DuBois, a créé un sondage pour savoir ce que les membres adultes de l'industrie équine canadienne pensent du bien-être des chevaux. Les résultats de l'enquête en ligne ont révélé que les participants sont largement d'accord sur certaines des principales menaces perçues pour le bien-être des chevaux, mais ont également découvert quelques surprises.

Près de cent pour cent des participants au sondage ont convenu qu'il y avait des problèmes de bien-être dans l'industrie équine canadienne, citant les chevaux indésirables, les méthodes d'entraînement inappropriées et les propriétaires inconnus comme certains des problèmes clés au sein de l'industrie. La majorité des participants ont également souligné l'importance d'une législation inefficace et de l'incapacité des forces de l'ordre à protéger les chevaux.

Lors de l'examen des groupes de chevaux perçus comme « à risque », les opinions étaient toutefois beaucoup plus divisées. Les problèmes de bien-être liés aux enchères ou aux chevaux de parc d'engraissement étaient moins partagés. Les chevaux destinés à l'abattage et les chevaux dont les propriétaires manquent de connaissances ont également été suggérés comme groupes concernés par les participants à l'enquête.

Le manque de connaissances a continué d'émerger comme thème d'enquête récurrent. Ceci, avec les difficultés financières, était considéré comme l'un des plus grands défis pour un « bon » bien-être équin. Cela soutient le besoin de programmes éducatifs et de transfert de connaissances ciblé. Gayle Ecker, directrice d'Equine Guelph est tout à fait d'accord. «Ce que cette enquête nous dit, c'est qu'il est nécessaire de travailler ensemble avec un solide soutien de l'industrie pour étendre la portée de l'éducation sociale», explique Ecker. « Une meilleure diffusion de l'information à l'industrie intégrant des approches de changement de comportement humain est vitale si nous voulons avoir un impact sur l'amélioration du bien-être des équidés. »

Près de 1 000 participants de plusieurs disciplines à travers le Canada ont répondu au sondage et se sont déclarés au moins assez renseignés sur les soins aux chevaux. Sur les cinq options concernant les connaissances en soins des chevaux, les participants étaient les plus familiers avec la notation de l'état corporel (BCS ; 78,6 %). Étonnamment, moins de 55 % connaissaient le document national :le Code canadien de pratiques pour le soin et la manipulation des équidés (CNPA). Les participants connaissaient encore moins l'échelle de boiterie de l'American Association of Equine Practitioners (35,6 %), les Five Freedoms of Animal Welfare (29,7 %) et l'Equitation Science (20,4 %).

En plus d'examiner les points de vue des participants sur le bien-être des chevaux au sein de l'industrie, les chercheurs ont également examiné quels facteurs, tels que le sexe d'une personne ou l'opinion sur la capacité de son cheval à ressentir des émotions, affectaient le plus souvent leurs réponses. Les chercheurs ont découvert que le fait qu'une personne considérait son cheval comme du bétail ou un animal de compagnie, ainsi que la discipline dans laquelle elle était impliquée, influençaient le plus souvent sa perception des problèmes de bien-être. Les personnes qui considéraient les chevaux comme du bétail, par exemple, étaient moins susceptibles de croire que les chevaux aux enchères ou dans les parcs d'engraissement étaient un groupe « à risque ».

De plus, huit scénarios ont été inclus dans l'enquête, chacun décrivant un scénario dans lequel le bien-être des chevaux pourrait être compromis. Ceux classés parmi les chevaux les plus nuisibles au bien-être impliquaient un pâturage sans eau pendant l'hiver et un cheval recevant un sédatif avant l'entraînement. Alors que les participants à cette enquête ont presque unanimement indiqué qu'ils pensaient que les chevaux pouvaient ressentir une variété d'états émotionnels, cette croyance n'a pas toujours été reflétée dans leur classement des scénarios. Plusieurs scénarios décrivaient des situations dans lesquelles les chevaux pouvaient souffrir des effets de l'ennui ou de la frustration (par exemple, un cheval en repos prolongé au box), mais ces scénarios n'étaient pas considérés comme compromettant le bien-être comme d'autres. L'intersection entre ce que les individus pensent que les chevaux sont capables de ressentir et comment cela se traduit dans la pratique (c. savoir » et « comprendre ».

Pour en savoir plus sur les questions de l'enquête, la diversité des réponses des participants à l'enquête et leur lien avec leur implication dans l'industrie équine, lisez la publication complète ici.