La Dre Kendra Coulter parle du bien-être animal en Ontario

« Continuité et changement dans le travail et les politiques de protection des animaux » était le sujet présenté par la Dre Kendra Coulter à l'Université de Guelph le 22 janvier 2020. Coulter est président du département des études du travail à l'Université Brock et détient la chaire du chancelier pour Excellence de la recherche. Ses projets de recherche ont étudié des emplois sans cruauté pour les humains et les animaux.

Une introduction concise a guidé les participants à travers l'histoire des rôles des chevaux et comment ils ont changé depuis l'époque des chevaux d'attelage et des chevaux de trait où les problèmes de bien-être étaient visibles et endémiques. Coulter n'a eu qu'à mentionner brièvement l'histoire de Black Beauty pour que tout le public se raconte. Le cheval d'aujourd'hui est plus souvent un animal de compagnie et le terme « être sensible » est de plus en plus utilisé. Les cas d'abus pour les équidés d'aujourd'hui ne sont pas nécessairement à la vue du public jusqu'à ce qu'ils apparaissent dans les gros titres.

Pour regarder vers l'avenir, Coulter a expliqué que nous devons d'abord regarder où nous avons été. Au début, la protection animale était largement soutenue par la classe supérieure qui possédait le temps et les moyens de faire des dons à des organisations à but non lucratif. L'OSPCA a reçu des pouvoirs de police pour les affaires de bien-être animal en 1919. Ce n'est qu'en 2012 que le gouvernement de l'Ontario a commencé à fournir une petite injection de fonds publics (5,5 millions de dollars, qui sont finalement passés à 5,75 millions de dollars). Pendant ce temps, une OSPCA sous-financée s'est appuyée sur ces dollars et ces dons pour mener des enquêtes sur la cruauté envers les animaux avec seulement 91 agents. À l'automne 2018, le manque de financement a été évoqué lorsque l'OSPCA a annoncé qu'elle abandonnerait les enquêtes sur la cruauté envers les animaux impliquant des chevaux et des animaux de ferme.

Au début de 2019, une décision de la Cour supérieure a jugé les pouvoirs d'exécution de l'OSPCA inconstitutionnels car, en tant qu'entité privée, l'organisation n'est pas soumise aux mêmes canaux de surveillance et de responsabilité que la police et les organismes d'exécution publics.

Avec l'adoption du projet de loi 136 , en janvier 2020, la Provincial Animal Welfare Services Act place l'exécution des enquêtes sur la cruauté envers les animaux entre les mains des forces de l'ordre de l'Ontario. Un numéro gratuit a été mis en place pour permettre aux personnes de signaler des problèmes de détresse ou de maltraitance envers les animaux, 24h/24 et 7j/7 :  1-833-9-ANIMAL (264625)

Coulter connaissait bien les forces et les faiblesses de nombreuses options d'application grâce à ses recherches approfondies. Après avoir mené une enquête auprès des agents de l'OSPCA, elle n'a pas tardé à souligner leur dévouement face à des situations très stressantes et aux défis souvent dangereux auxquels ils étaient confrontés, en particulier lorsqu'ils travaillaient seuls, dans des endroits éloignés sans radio bidirectionnelle.

Depuis 2015, Coulter et son équipe étudient les enquêtes sur la cruauté envers les animaux en Ontario et dans le monde. Une partie de cette recherche comprenait un sondage public, recueillant les opinions des Ontariens, avec des questions importantes évaluant les niveaux de soutien des gens pour divers modèles d'enquête. Le niveau d'engagement était incroyable, avec plus de 20 000 répondants, confirmant l'importance que le public accorde au bien-être animal. Les résultats fascinants ont été inclus dans son rapport, publié en mai 2019 :Un Ontario plus humain et plus sûr :l'avenir des enquêtes sur la cruauté envers les animaux.

Un résultat d'enquête a révélé :95 % des participants souhaitent que davantage d'attention soit accordée à la prévention, que ce soit par le biais d'une éducation humaine et/ou d'une inspection régulière des entreprises où sont élevés des animaux.

Coulter a décrit un spectre de cruauté envers les animaux avec trois catégories :1) Comportement qui n'est pas idéal pour une raison claire, 2) Traitement des animaux qui contrevient à la loi et 3) Cas odieux de maltraitance ou de négligence envers les animaux. Pour les deux premières catégories, les programmes d'éducation pourraient être considérés comme faisant partie de la solution.

À l'extrémité du spectre des crimes odieux, Coulter a déclaré que la santé mentale ou de graves problèmes financiers étaient souvent impliqués. Coulter a également expliqué que les crimes de violence contre les femmes et les enfants ont été liés à des cas de maltraitance animale.

Qu'il s'agisse de kismet ou de prévoyance, les recherches de Coulter se sont concentrées sur les modèles d'enquête sur la cruauté envers les animaux en 2018, lorsque le modèle ontarien actuel devait changer ; leur équipe était prête avec des rapports et des analyses de soutien incroyables. Coulter a expliqué les améliorations potentielles qui pourraient résulter d'un système d'application de la loi financé par l'État dans les cas de cruauté envers les animaux.

« C'est en raison du large éventail de cas de cruauté envers les animaux que l'Ontario a besoin d'un modèle public réfléchi et bien coordonné », a déclaré Coulter. « Il existe un potentiel d'excellence. »

L'application de la loi sur la cruauté envers les animaux n'est plus gérée par un organisme de bienfaisance sans but lucratif en Ontario. Il s'agit désormais d'une responsabilité publique, mais ce à quoi ressemblera le nouveau modèle n'est pas encore clair. Le rapport de Coulter conclut avec optimisme le message fort que l'Ontario pourrait envoyer que les crimes contre les animaux seront inacceptables et qu'il y a un grand potentiel pour devenir un chef de file dans l'application de la loi contre la cruauté. L'une des dernières diapositives de cette présentation à l'Université de Guelph a certainement fourni matière à réflexion sur les éléments importants de l'application de la loi contre la cruauté. La liste comprenait :un financement approprié, des ressources partagées telles que la médecine légale vétérinaire et les soins aux animaux qui seront essentiels à un futur modèle d'application réussi.

Tous les policiers auraient besoin d'une formation ou d'une formation supplémentaire sur les crimes contre les animaux, le lien entre la maltraitance des humains et des animaux et le bien-être des animaux.

Pour en savoir plus sur les défis à venir, l'importance de la formation et des ressources dans le nouveau modèle d'enquête sur la cruauté de l'Ontario et pourquoi le leadership public jouera un rôle important à l'avenir, lisez le rapport complet :Un Ontario plus humain et plus sûr :L'avenir des enquêtes sur la cruauté envers les animaux.