Les autorités annoncent de nouvelles règles d'escalade pour empêcher le "suicide légal" sur l'Everest

Les autorités népalaises ont annoncé qu'elles introduiraient de nouvelles règles interdisant aux grimpeurs inexpérimentés du mont Everest d'améliorer la sécurité et de réduire le nombre de morts sur la plus haute montagne du monde.

L'annonce fait suite à la superproduction hollywoodienneEverest qui a attiré une attention renouvelée sur la question controversée des amateurs tentant le sommet de 8 848 m. Dans le film Jake Gyllenhaal, Jason Clarke, Keira Knightley et d'autres reconstituent la catastrophe de 1996 qui a coûté la vie à huit personnes.

« Nous ne pouvons pas laisser tout le monde aller sur l'Everest et mourir »

"Nous ne pouvons pas laisser tout le monde aller sur l'Everest et mourir", a déclaré le ministre népalais du Tourisme Kripasur Sherpa à The Gardien. " S'ils ne sont pas en bonne forme physique et mentale, ce sera comme un suicide légal. »

Les nouvelles restrictions signifient que les permis ne seront délivrés qu'aux grimpeurs qui peuvent prouver qu'ils ont déjà atteint un sommet de plus de 6 500 m

Les permis seront également refusés à certains grimpeurs handicapés et malvoyants, a déclaré le ministre, expliquant:"Les personnes handicapées ou malvoyantes ont généralement besoin de quelqu'un pour les porter, ce qui n'est pas une aventure. Seuls ceux qui peuvent y aller seuls recevront la permission. »

Les nouvelles règles, même si elles peuvent sembler strictes, ont beaucoup de sens.

L'ascension de l'Everest n'est pas considérée comme techniquement difficile. C'est cher, mais avec les bons guides et les bonnes structures de soutien, tout individu en forme peut raisonnablement espérer atteindre le sommet, même s'il manque d'expérience sérieuse en escalade.

Au cours des 25 dernières années, cela s'est traduit par un nombre de plus en plus important de riches grimpeurs amateurs affluant vers la montagne et se mettant trop souvent eux-mêmes et les autres en danger.

Où est le danger si la montée n'est pas techniquement difficile ? Eh bien, c'est la hauteur extrême. L'air est si fin que même avec de l'oxygène supplémentaire, chaque minute qu'un alpiniste passe dans la « zone de la mort » au-dessus de 7 900 mètres, son corps meurt.

« Est-ce que plus d'alpinistes auraient pu survivre en 1996 si leurs guides avaient été plus stricts pour les faire rebrousser chemin avant que la tempête ne frappe ? »

Si quelqu'un ne peut pas y arriver et doit être secouru, les risques - pour lui-même et pour ses compagnons d'escalade - sont énormes.

Avec environ 600 permis délivrés actuellement par an, la surpopulation est également un problème. En 2012, l'alpiniste Ralf Dujmovits a photographié un « serpent humain » d'environ 600 alpinistes faisant la queue pour atteindre le sommet.

Tout retard si élevé sur la montagne peut s'avérer mortel si les conditions météorologiques changent soudainement - comme ils l'ont fait avec un effet tragique en 1996.

Comme les livres à succès sur lesquels il est basé, Everest  le film examine l'accusation selon laquelle les préoccupations commerciales l'ont emporté sur la sécurité lors de l'incident fatidique. Plus d'alpinistes auraient-ils pu survivre si leurs guides avaient été plus stricts pour les faire rebrousser chemin avant que la tempête ne frappe ?

Les énormes sommes d'argent que les clients occidentaux sont prêts à payer pour atteindre le sommet ont également suscité la controverse au cours des années qui ont suivi. La vente de permis et les emplois créés par l'industrie de l'escalade de l'Everest, qui s'élève à plusieurs millions de dollars, fournissent des revenus vitaux aux Népalais. Mais on soupçonne que le désir de maximiser les profits des opérations d'escalade locales et occidentales a contribué à plusieurs décès.

Les nouvelles restrictions n'auraient pas directement sauvé des vies lors des deux catastrophes les plus récentes de l'Everest - le tremblement de terre de 2015 qui a tué 22 personnes et l'avalanche de 2014 qui a coûté la vie à 16 sherpas - mais l'espoir est qu'une montagne moins peuplée signifiera un endroit plus sûr montagne pour tous.

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