Le hockey canadien s'améliore, devient plus sécuritaire et plus inclusif—pour ceux qui peuvent se permettre de jouer

C'est une tradition bien connue parmi les amateurs de hockey que le Canada joue toujours son premier match du Championnat mondial de hockey junior le lendemain de Noël. C'est aussi une tradition pour Actif pour la vie de profiter de ce moment pour réfléchir sur l'état du hockey au Canada.

Nous avons commencé en 2014 lorsque nous avons applaudi Brent Sutter, qui venait d'entraîner l'équipe canadienne à une décevante quatrième place, lorsqu'il a exprimé son opinion sur le fait que le hockey canadien avait besoin d'une cure de jouvence. Il a dit que notre système de développement devait donner la priorité à plus de vitesse, de compétences et de plaisir. Nous l'avons appelé la « nouvelle norme » au hockey.

Où en sommes-nous huit ans plus tard ?

Nous voyons trois tendances qui pourraient grandement affecter le hockey canadien :la première tendance est positive, la deuxième est une bonne première étape mais nécessite beaucoup plus de travail, et la troisième tendance pourrait tuer le hockey canadien tel que nous le connaissons.

Tendance n° 1 :La culture à la base du hockey évolue pour le mieux

La culture du hockey mineur a évolué pour le mieux. La nouvelle norme pour la majorité des parents et des entraîneurs de hockey mineur est de respecter le fait que les enfants sont des enfants. Bien que vous trouviez encore quelques dinosaures dans les gradins ou derrière le banc, la plupart des intervenants sont respectueux et comprennent que les programmes de développement doivent mettre l'accent sur les habiletés et le plaisir pour tous les enfants du hockey mineur.

Un exemple de la façon dont ce changement s'est produit est lorsque Hockey Canada a imposé des surfaces de glace plus petites pour les enfants en 2017. Il s'agissait d'une décision très controversée. Les traditionalistes vocaux se sont opposés au changement, mais les surfaces de glace plus petites et adaptées à l'âge se sont avérées maximiser le plaisir et le développement des enfants et sont désormais la norme.

Dans l'état actuel des choses, nous ne voyons pas comment cette tendance positive peut être inversée.

Tendance n°2 :le hockey est en passe de devenir un environnement sûr et accueillant pour tous

2019 a marqué un changement clé dans le hockey canadien. En quelques semaines, le commentateur de hockey télévisé de longue date Don Cherry a été licencié pour avoir diffusé des diatribes racistes à l'antenne. De plus, deux entraîneurs de franchises canadiennes de la LNH—Bill Peters (Calgary) et Mike Babcock (Toronto)—ont été congédiés pour avoir prétendument abusé des joueurs mentalement et physiquement.

Ce sont quelques-unes des premières actions concrètes qui ont soutenu la rhétorique selon laquelle la Ligue nationale de hockey était sérieuse au sujet de la création d'un environnement plus inclusif et plus sûr pour tous.

En 2021, le mouvement vers l'inclusivité et la sécurité se poursuit, comme en témoigne l'énorme soutien que Luke Prokop a reçu en tant que premier joueur de la LNH sous contrat à devenir gay.

De plus, l'annonce ci-dessous de la campagne « Le hockey pour tous » de la Banque Scotia illustre le défi :nous devons éliminer les commentaires et comportements racistes, sexistes et misogynes du jeu.

Malheureusement, des événements récents comme le gardien de but de 16 ans qui a fait face à des insultes raciales à la fois sur et hors de la glace lors d'un tournoi nous indiquent qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. Mais le hockey s'est engagé sur la bonne voie et nous pensons que l'élan va prendre de l'ampleur.

Tendance n°3 :Le coût croissant du hockey empêche les enfants de jouer au niveau local et tue le rêve de beaucoup de jouer pour le Canada

Quelqu'un m'a dit un jour :« Il n'y aura peut-être jamais un autre Gordie Howe », et la déclaration ne portait pas sur les compétences extraordinaires de Howe au hockey, mais sur le fait qu'il était né dans une famille de la classe ouvrière à faible revenu.

La hausse des coûts affecte le hockey de deux manières.

Premièrement, cela dissuade les familles de se joindre au hockey mineur. Selon une étude de l'Aspen Institute et de l'Utah State University publiée sur Money.com, le hockey mineur est le sport le plus cher pour les enfants aux États-Unis. Et si vous demandez aux parents de hockey canadiens, c'est à peu près la même situation au Canada.

Le coût élevé de l'inscription au hockey – inscription, équipement, voyage – semble effrayer les familles ou les pousse à inscrire les enfants dans d'autres sports et cela affecte les inscriptions. Selon Hockey Canada [PDF], le nombre de joueurs inscrits est passé d'environ 644 000 en 2018-2019 à 606 000 en 2019-2020.

Il est presque certain que la pandémie a joué un rôle dans cette baisse. Mais la question est :combien de familles qui ont vécu sans le coût élevé du hockey pendant la COVID-19 choisiront de payer pour remettre leurs enfants dans le jeu ? Les premiers signes semblent indiquer qu'il n'y en a pas beaucoup. Dans son rapport annuel 2021, la Fédération internationale de hockey sur glace énumère le nombre de joueurs inscrits au Canada [PDF] à environ 345 000 pour la saison 2020-21.

Deuxièmement, cela rend les niveaux d'élite impossibles pour les familles à revenu moyen et faible.

Partout au pays, des milliers de garçons et de filles rêvent d'atteindre le plus haut niveau du jeu et cet objectif les pousse à travailler dur et à persévérer dans une progression incroyablement difficile du hockey d'initiation à l'élite. Pour les garçons, représenter le Canada au Mondial junior est l'un de ces rêves. Et la même chose pour des milliers de filles qui rêvent de porter la feuille d'érable aux Jeux olympiques.

Tout le monde sait que ce rêve est insaisissable en raison du grand nombre de joueurs de hockey de qualité au Canada. Mais maintenant, le coût rend ce rêve impossible pour les enfants de familles à faible et moyen revenu.

Une estimation prudente met le coût de jouer au hockey U18 AAA - le niveau élite en dessous du hockey junior - jusqu'à 10 000 $ lorsque vous incluez les frais d'inscription, d'équipement et de déplacement. C'est le genre de coût que de nombreuses familles ne peuvent pas se permettre ou se permettre seulement après avoir fait de grands sacrifices.

Mais si vous regardez de plus près l'alignement canadien pour le Mondial junior 2022, vous vous rendez compte que 10 des 25 joueurs ont fréquenté une académie de hockey de la Ligue canadienne de hockey des écoles de sport (CSSHL).

La CSSHL est une ligue d'élite qui ne cesse de s'étendre à travers le pays. Et à en juger par le fait que 40 % des meilleurs juniors de cette année ont joué dans la CSSHL, il semble offrir ce qu'il faut pour atteindre le niveau élite du hockey. Mais le coût pour jouer dans la CSSHL est encore plus élevé que de jouer en U18 AAA. Les frais de scolarité pour certaines des académies fréquentées par certains des joueurs juniors canadiens vont de 18 000 $ à 22 000 $, et plus.

Il n'y a rien de mal à ce qu'une famille choisisse d'envoyer un joueur de hockey en herbe dans une académie de hockey privée, mais le défi est qu'il établit un modèle qui pourrait ne jamais être inversé :si vous voulez que votre enfant joue au plus haut niveau de hockey, il être très cher. Cela ferme la porte à de nombreuses familles qui n'ont pas les moyens de faire participer leur enfant au hockey mineur, et encore moins aux niveaux élite.

Honnêtement, nous ne voyons pas comment les coûts croissants du hockey au Canada peuvent être ramenés à un prix abordable. Le train a quitté la gare, comme on dit.

Quel est l'avenir du hockey canadien ?

Lorsque vous combinez ces trois tendances, cela indique que le Canada développe encore plus sa juste part des meilleurs joueurs du monde, assurant un succès continu dans les compétitions internationales et dans la LNH. Cela indique également que les joueurs évoluent dans un environnement plus inclusif, tolérant et sécuritaire menant à une expérience de hockey plus positive. Malheureusement, cela indique également un jeu qui sera impossible à se permettre pour beaucoup plus de familles.

Bref, un meilleur hockey, joué dans un environnement plus sûr et plus inclusif, mais pour moins de joueurs.

Que pensez-vous de l'avenir du hockey canadien ?